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113) Déboulonnons un mythe: les deux régimes de retraite


VOICI POURQUOI JE PRÉFÈRE UN RÉGIME DE RETRAITE À COTISATIONS DÉTERMINÉES! Dans ce post, je veux déboulonner un vieux mythe. Depuis quelques temps, j’aide des personnes participant à des régimes de retraite à prestations déterminées. Elles en sont très heureuses étant persuadées que ceux-ci sont supérieurs aux régimes à cotisations déterminées. Il est vrai qu’elles ont une garantie de paiements jusqu’à leurs décès. Je leur demande si elles comprennent qu’il y a un prix à payer pour cette garantie. Elles ne peuvent pas répondre. Je leur donne la réponse avec un exemple concret, celui du Régime des Rentes du Québec. Elles sont perplexes et je soupçonne qu’elles ne me croient pas. C’est que le prix de la paix d’esprit est énorme, même pour un régime secondaire comme celui de la Régie des Rente du Québec. Alors imaginez, si votre régime principal est celui avec votre employeur en plus.

Pour le premier semestre de 2023, Teachers’ Pension Plan rapporte un rendement sur le fonds de 1.9% seulement. Voici ce qu’en dit la direction: “Yes the returns are low, but so is the risk we take,” chief executive officer Jo Taylor said in an interview. “We work really hard to deal with volatility so that we don’t make losses at any point.”

C’est très difficile d’administrer un fonds qui doit constamment payer des rentes à ses participants. Il n’y a que peu de marge de manœuvre. Il y a bien sur la diversification. Mais si des dangers pointent à l’horizon, comme une récession, alors il faut détenir des obligations plutôt que des actions, quitte à vendre ces dernières. Les obligations sont en principe très sures mais le rendement est énormément plus bas que celui-ci d’un portefeuille d'actions. Les risques sont diminués et l’administrateur peut honorer le paiement des rentes. Le hic : pour soutenir cette approche, tous les participants ont ou devront cotiser lourdement pendant toute la vie. Et malgré ces efforts, les rentes seront donc une fraction des bénéfices de l’autre régime, celui à cotisations déterminées (je présume que la personne sait bien investir, comme avec une politique discutée ensemble).

Dans ce dernier cas, voyez-vous, les participants possèdent les actifs, peuvent investir en achetant des actions de sociétés et laisser la valeur du portefeuille fluctuer jusqu’à 71 ans (le REER devient un FERR). Dans ce dernier cas, le rendement est dans les eaux de 7-8-9 % par année. Dans le premier, le rendement du régime à prestations est de 2-3% par année. J’entends les sceptiques…

Prenez l’exemple du Régime des Rentes du Québec. Imaginons une personne qui a 25 ans en 2023 et qui contribuera pendant 40 ans. Tenez compte des sommes qu’elle et son employeur doivent cotiser durant cette période. Examinez les prestations durant la période de 65 ans à 85 ans (décès) telles qu'établies par RRQ. Calculez le taux de rendement « interne » de ces activités avec la formule du chiffrier XL. Résultat : environ 2.6 %. Notez qu’au décès, il n’y a rien aux héritiers (sauf une demi-rente au conjoint si ce dernier est encore en vie).

Faites le calcul suivant. Prenez toutes les cotisations au régime RRQ et placez-les plutôt à 8% durant les premiers 40 ans. Examinez ensuite les sommes annuelles que la personne pourra retirer de son pécule durant les années suivantes. Présumez un rendement « pépère » de 5% durant cette période de retrait (des actions et des obligations). Il y en a assez pour vivre plus de 100 ans et, étonnement, les sommes annuelles seront DE BEAUCOUP supérieures à celles des rentes de la RRQ. Presque que trois fois plus que les rentes de RRQ (125,000$ par année avec le régime à cotisations déterminées et 45,000$ avec les Rentes du Québec).

J’ai utilisé la même méthode que la Chaire en fiscalité et en finances publiques de mon alma mater, soit le TRI, le Taux de Retour Interne. La Chaire a exploré des questions similaires le 13 septembre 2019 dans un document public. Les hypothèses de mes calculs reflètent le programme RRQ de 2023 (dit bonifié) et projetées vers l’avenir suivant les normes des organismes comme l’Institut de la Statistique du Québec et la Chaire.

Par comparaison, dans le document de la Chaire, les hommes de cohorte nés en 2000 obtiendront vraisemblablement un TRI de 3.33% suivant l’étude. Les hommes de la cohorte nés en 1960 obtiendront vraisemblablement un TRI de 4.18% et cela inclut les bonifications. Dans mon cas personnel, mon calcul (non illustré ici) semble pointer vers un TRI 5.04% et je fais partie d’une cohorte précédente celle de 1960. Est-ce que je vois une tendance?

Il n’y a pas de « free lunch » dans la vie. Pour acheter la sécurité et diminuer les risques, il faut accepter des rendements bien inférieurs. Conséquence : à la retraite, il en restera moins pour vous et vos héritiers si vous avez un régime à prestations déterminées. Voilà pourquoi je suis très content et chanceux d’avoir participé toute ma vie à des régimes à cotisations déterminées. J’ai choisi mon emploi en premier puis accepté le régime de retraite qui s’y rattachait. Je ne pense pas que ma décision d’un emploi ou un autre aurait été différente si « j’avais su » les différences et conséquences. Mais disons que vous, mon lecteur, ma lectrice, vous le savez maintenant. L’écart est trop grand entre ces régimes pour le négliger dans vos réflexions quant à un choix d’emploi.

Voici en remorque mon étude : les hypothèses, les conclusions, les calculs dans les deux régimes. Imprimez et examinez. Des questions? Écrivez-moi!

Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.







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