116) La fameuse volatilité apprivoisée une fois pour toute!
8 sept. 20234 min de lecture
La volatilité : un mal nécessaire mais aussi une occasion. La seconde notion, avec la loi des grands nombres, qui a une saveur statistique et probabilistique est la volatilité. Que veut-on dire par volatilité? Il s’agit des rendements sur les placements et la façon dont ces rendements se comportent, par exemple, d’années en années. Concrètement, un placement pourrait bien vous rapporter 11.2% par année au cours des dernières dix années, il appert cependant que le rendement à chacune des années, a, quant à lui varié énormément. Possiblement vous avez enregistré des années avec des rendements de moins 25% voire moins 30% et des années avec plus 10%, plus 30% et plus 40%. Pour l’investisseur, il s’agit d’une situation d’inconfort si ces variations sont nouvelles pour lui. Il a l’impression de ne pas être en contrôle. Pourtant, à long terme, les placements boursiers donnent les meilleurs rendements, pour peu qu’on soit patient. La première photo plus bas donne une idée de la volatilité des rendements. Le rendement médian sur une période a pu être de 11.2%, il reste que les rendements annuels se sont retrouvés sur une « plage » telle que, dans 90% des cas, ils se regroupent dans la zone pleinement colorée. Dans certains cas, les (5%) en haut et les (5%) en bas sur le diagramme typique peuvent être extrêmes.
Je partage avec vous une connaissance que j’ai acquise il y a près de 20 ans auprès de consultants renommés. Vous pouvez considérer que le prix d’un titre listé à la bourse (indirectement son rendement) est sous l’influence de trois aléas : (i) les déboires ou les bons coups de la société elle-même (ii) les effets de son industrie et finalement (iii) les marchés territoriaux que ce soient le Canada, les É.U. ou le globe.
Prenons la Banque Royale (RY) à titre d’exemple. Elle pourrait avoir divulgué des résultats trimestriels comportant des prêts douteux en hausse dramatique alors que ses concurrents s’en sont bien tirés. Le prix de son action (RY) chute alors que les prix des titres de ses concurrents s’en tirent sans dommage. Dans une autre circonstance, le Bureau du surintendant des institutions financières canadiennes institue une nouvelle norme plus restrictive affectant le futur des banques. Alors le prix de RY et ceux des cinq autres grandes banques canadiennes s’en trouvent affectées sans qu’aucune d’entre elles aient fait quoique ce soit individuellement. Les marchés en général n’ont pas bougé, quant à eux. Finalement, une crise planétaire comme la Covid s’installe. Toutes les compagnies incluant RY voient le prix de leurs titres fortement en baisse. Voici donc une représentation facile à retenir, les trois composantes déterminent le prix de RY. Maintenant, pensez que vous détenez 1000 titres.
Si vous avez un portefeuille diversifié alors les composants i) et ii) sont neutralisés par la loi des grands nombres. Il reste le composant iii) soit les marchés en général. La volatilité de vos placements diversifiés est la volatilité des marchés. Lorsque vous investissez ainsi dans les marchés, vous devez accepter que toutes les vicissitudes des activités humaines et autres problèmes affecteront ceux-ci et les prix des actions. En contrepartie, vous pourrez vous mériter des rendements à long terme parmi les meilleurs.
Pour illustrer la volatilité du marché canadien (en rouge) et du marché américain (en bleu) pour une période de 10 ans, j’ai inclus plus une photo basée sur 643 périodes de 10 ans entre 1950 et 2013. Cela donne une idée. J’insiste pour dire qu’il s’agit de tranches de 10 ans et non de tranches d’un an.
Pour citer Warren Buffett : « Si nous sommes un investisseur à long terme, les variations annuelles des rendements ne nous intéressent pas vraiment parce que de toutes façons, nous allons conserver notre portefeuille ». Possiblement, nous serons peut-être ardents à l’achat dans les périodes creuses, car les titres sont à rabais. Autrement nous restons cois.
Je vous présente les rendements de mon REER depuis 1979 à 2022, donc sur une période de 41 ans. Je le fais sur une base « cumulative depuis 1979 ». Cependant je le montre que depuis 1999 pour réduire l’image. Comme vous le voyez, le rendement sur la période de 41 ans est d’environ 8% par année, rendements composés. On voit bien qu’il y a moins de variance sur le « cumul » avec cette façon de présenter la situation. La Covid de 2020 a fait fléchir un peu le calcul et le tout est redevenu à la normale depuis. Si je me fie à l’âge de mon père comme référence, il me reste un bon 20 ans encore à surveiller ce compte qui deviendra un FERR bientôt. Bref, je vis bien avec les rendements volatils sachant qu’ils sont plus une occasion de temps à autres qu’un handicap et qu’il s’agit d’un inconfort tolérable pour obtenir les « bons » rendements. J’espère que vous pourrez voir les choses du même angle.
J’aimerais terminer en faisant référence au décaissement dans ce cas précis. Il faut tout de même anticiper de libérer un peu des fonds nécessaires aux retraits programmés d’un FERR afin de ne pas se faire surprendre au mauvais moment. Un dernier commentaire est que je n'ai pas eu le plein contrôle sur la politique de placement au cours de ces années, surtout au début ou mon employeur s'occupait de mes placements...
Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.
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