155) Les certificats canadiens d'actions étrangères, les CCAÉ: Pour et Contre.
17 avr. 20244 min de lecture
Les certificats canadiens d’actions étrangères, les CCAÉ. Pour ou contre?
Si vous désirez acheter des actions d’une société américaine sur New-York ou NASDAQ, vous utilisez des USD et procéder directement avec votre plateforme en passant « un ordre d’achat ». Deux jours plus tard, vous êtes un détenteur réel et officiel des actions de la compagnie en question et vous êtes pleinement un actionnaire. Vous avez droit de vote, vous recevez les dividendes comme tout actionnaire américain ou pas. Si vous localisez vos titres dans un compte en devises USD et recevez les dividendes en USD sans qu’ils soient convertis en CAD, vous fonctionnerez ainsi plusieurs années sans aucun frais récurrents.
Le rendement sur vos titres inclura les variations du taux de change entre le moment ou vous achetez et celui ou vous vendez. Comme c’est un « bon » titre, vous n’aurez probablement pas le goût de le vendre avant très longtemps et de ce fait, êtes moins intéressé par les variations de taux de change annuelles.
Une alternative consiste à acheter des CERTIFICATS CANADIENS D’ACTIONS ÉTRANGÈRES. Il s’agit de produits mis au point par les banques canadiennes pour vous donner accès à des rendements similaires à ceux que vous auriez obtenus si vous aviez été propriétaire de véritables actions américaines. On achète un CCAÉ en CAD. On transige ces certificats sur une bourse canadienne spéciale nommée Cboe Canada (qui a acheté la BOURSE NEO INC. en 2022). Votre plateforme vous donne accès à ce certificat avec le même symbole que le titre américain. On vous offre l’action américaine comme CCAÉ en CAD ou « nature » en USD, votre choix.
Une particularité des certificats est qu’ils sont immunisés des variations du taux de change entre le moment où vous les achetez et le moment où vous les vendez. (Voir le Post concernant l’immunisation de fonds négociés en bourse). Une expression que j’ai apprise récemment à cet effet est la suivante : « on détient l’entreprise américaine et non la devise ». Pour certains, cet attribut est un avantage important.
Une deuxième particularité est que vous bénéficiez du « taux en gros » pour ce qui est des frais associés à la conversion de vos CAD en USD au taux de change. J’utilise souvent le mot « friction » pour décrire ce frais. Je vous en reparle plus loin.
Une troisième particularité est que vous détenez une fraction de l’action américaine, ce qui peut vous intéresser si ladite action américaine se transige à un fort prix comme 500 USD tandis que son CCAÉ est plutôt dans les 30 CAD.
Il est important de comprendre que vous n’êtes pas propriétaire ou actionnaire de la compagnie étrangère en soi MAIS que la banque maintient véritablement la contrepartie d’actions américaines pour faire en sorte que les CCAÉ sont bien adossés.
Avec les CCAÉ, tout se passe au Canada et reste au Canada dans votre compte personnel. De plus, pour les services rendus et la convivialité de ce produit, il y a des frais et dans ce cas des frais « une fois » et de frais récurrents.
Un premier frais récurrent est nécessaire pour assurer l’immunisation de la devise (rien n’est gratuit dans le monde de la finance). Ce frais est d’environ 0.5% par année selon mon banquier. Deux mots équivalents à « immunisation » sont « couvertures » ou encore en anglais « Hedge ». C’est un peu comme une assurance pour couvrir un risque. Il y a une prime annuelle incorporée dans le CCAÉ. C’est donc récurrent.
Un rappel. Si vous investissez 100,000 CAD pendant 20 ans avec un rendement de 8% par année en moyenne, vous obtiendrez 466,095 CAD. Si vous investissez 100,000 CAD pendant 20 ans avec un rendement de 7.5%, vous obtiendrez 424,785 CAD. La différence de 41,310 CAD représente les frais d’immunisation de la devise. Cette somme sera donc absente de votre compte. Êtes-vous toujours intéressé?
Un deuxième frais est celui impliqué dans la conversion des CAD en USD et des USD en CAD. On ne parle pas du taux de change en soi mais de la « friction » souvent « incorporée dans le taux de change de façon implicite ». Cette friction s’applique à l’achat et à la vente des Certificats mais aussi lors de distribution de dividendes. Reconnaissons qu’on doit faire face à la friction si on achète une action américaine directement à partir de CAD. Cependant, nous avons deux outils pour la minimiser : le gambit de Norbert et la détention du titre dans un sous-compte en USD afin de conserver tous les dividendes américains ou gains en capital en USD, sans jamais convertir, sauf peut-être au décès. Cela dit, un CCAÉ a un avantage : la friction (les frais pour la conversion USD/CAD et CAD/USD) est basée sur des transactions « en gros » par la banque. De ce fait, les frais en question sont considérablement moindres que les 1.7% pour une transaction typique de 0$ à 25,000$. Ce frais « en gros » n’est pas transparent mais il est peut-être de 0.3%, un chiffre que ma banque chargerait à un particulier faisant une transaction de 500,000$ à 1,000,000$. Naturellement, ce frais s’applique à l’achat et à la vente du CCAÉ. En somme, c’est un frais très respectable avec un CCAÉ mais on peut faire tout aussi bien avec un gambit.
Un troisième frais regroupe les coûts de la banque canadienne qui vous vend ce produit. Hélas, rien n’est gratuit encore une fois. Elle récupère ses frais par l’entremise du « ratio » entre le titre CCAÉ et les titres américains sous-adjacents. J’avoue que je n’ai pas bien compris le prospectus détaillé à cet égard. Il faudrait comparer avec les frais équivalents d’offrir la possibilité de transiger les actions américaines directement. Bref, cela est peut-être équivalent.
En somme, pour un investisseur à long terme, il est difficile de préférer les CCAÉ à moins d’avoir une aversion quant à l’effet des devises, à un tel point de vouloir payer une prime d’assurance pour s’en protéger systématiquement à tous les ans.
Si cette aversion est importante pour vous, l’alternative du fond négocié en Bourse XSP (ou un équivalent) est fortement en concurrence sinon préférable. XSP procure la diversification américaine et la couverture de devises, le tout en CAD pour un frais minime par année de 0.1% par année. Pas de soucis.
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Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.
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