TOUS LES DIVIDENDES NE SONT PAS ÉGAUX DEVANT LES FISCS! En investissant au Canada et aux É.U. vous recevez des « dividendes » de ces sociétés. Pour le fisc canadien, un dividende canadien est une pomme et un dividende américain est une orange! Vous voulez tout connaitre de ces fruits car il y a des avantages à les placer dans les bons paniers! Je reviendrai avec les « bons paniers » au bas de ce Post et au Post suivant car c’est lucratif à long terme de bien situer vos placements dans les trois paniers REER, CELI et compte ordinaire.
En résumé, les titres canadiens sont comme un passe-partout et vont bien dans les trois comptes. Voici pourquoi.
Je commence donc par notre chère patrie. Lorsqu’une société comme la Banque Royale distribue un dividende, celle-ci a déjà payé des impôts de 38% sur les profits qui sont à l’origine de cette distribution. Dans sa sagesse infinie, le fisc canadien désire ne pas imposer deux fois les mêmes profits. À priori, j’aurais pensé ne pas à avoir à déclarer ces revenus… Mais le fisc a aussi l’objectif de taxer les contribuables en suivant les « paliers d'imposition » afin que ceux qui ont des revenus élevés soient davantage imposés que ceux qui ont des revenus plus modestes.
Si vous recevez des dividendes canadiens dans un compte non-enregistré alors votre courtier vous fournira un relevé T5 et un relevé 3. Voici plus bas, un exemple des relevés pour des dividendes totalisant $1,000 en 2022. On retrouve ce montant en case 24. Vous noterez qu’en case 25, un montant de $1,380 apparait. Il s’agit des profits avant impôt corporatif que la Banque Royale a déclaré. Eh bien, le fisc vous demande de déclarer ce montant de $1,380 dans VOTRE déclaration! Notez que vous n’avez jamais vu la couleur des $380 au-delà des $1,000 reçus dans vos comptes. Sueurs froides. Ainsi, deux contribuables se situant à des niveaux différents dans les paliers d’impôt seront taxés « équitablement » l’un vis-à-vis l’autre. Au Québec, si A n’avait que ces $1,380 comme revenu, il ne paiera pas d’impôts. Si B a des revenus autres de $200,000 en partant, alors il paiera $736 d’impôts de plus (marginalement) sur ces $1,380 (ce montant est pour le fédéral ET le provincial). À noter que pour B, à ce point-ci, il ne lui reste que $1,000 moins $736 soit $264 ! La misère des riches.
Mais, attention, qu’en est-il de l’autre argument qui est de ne pas taxer deux fois? C’est ici que la troisième case no 26 entre en jeu. Le montant de $207 représente les impôts que la Banque Royale a payé au fédéral et le fisc remettra à B un montant de 173$ (soit $207 moins l’abattement du Québec de $34) à titre de crédit d’impôts non-remboursables. A ne recevra pas ce crédit car A ne paie pas d’impôt de toute façon. B se retrouve donc avec 437$. Le crédit non-remboursable veut dire un crédit qui réduit les impôts, en autant que de l’impôt soit effectivement payable. Pour cette raison, A ne profite pas de ce crédit.
Mais je n’ai pas fini! Au Québec, on peut voir le même scénario avec les cases A, B et C. Dans ce cas, un montant de $161 réduira les impôts de B qui se retrouvera donc avec $598 après impôts.
Est-ce qu’on a de quoi être content? Oui, disons un certain oui. En effet, si le montant avait été des intérêts alors B se serait retrouvé à payer $533 d’impôt et il lui resterait donc $467. Bref, des dividendes nets d’impôts sont 28% plus intéressants, soit $598 / $467. Tant qu’à A, il n’a rien à dire dans les deux cas et s’en va avec son $1,000.
Les titres canadiens trouvent donc une place de choix dans son compte ordinaire (taxable). Ceci dit, si vous n’avez pas utilisé toutes vos cotisations, ces titres vont bien aussi dans votre REER et/ou CELI car la diversification de votre portefeuille passe avant la fiscalité. La diversification est la priorité absolue.
Si vous détenez XIU, vous allez retrouver vos trois cases sur un T3 / Relevé 16. Les mêmes principes s’appliquent. XIU représente 60 compagnies canadiennes.
Finalement, un mot pour ceux qui sont proprio d’une INC. Les dividendes sur placements canadiens du portefeuille tombent sous la Partie IV de l’impôt des corporations et sont taxés à 38 1/3%. La beauté est que cet impôt est totalement remboursable « dans les mains de la corporation » lorsque la INC. paie un dividende (déterminé) à son actionnaire. La INC. est donc un lieu privilégié pour les placements en actions canadiens. Naturellement, comme actionnaire de votre INC. vous devez déclarer ce dividende à titre particulier. Votre INC. vous enverra un T5 / Rel 3. Perso, ma INC. est investie à 100% dans des sociétés canadiennes.
Dans le prochain Post, je parlerai des dividendes américains qui ont plutôt leurs places dans un REER ou un FERR et s'il n'y a plus de place dans le REER, alors dans le compte taxable.
Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie. Explorez le Blog avec l'outil de recherche en page Accueil en insérant un mot, une idée, un chiffre dans le rectangle au haut.
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