170) Un produit structuré sur le banc d'essai. Le billet expliqué.
4 juil. 20244 min de lecture
Vous envisagez l’achat d’un billet? Ce Post est le troisième sur le sujet d’un produit structuré. Vous devriez lire les précédents, no 168 et 169, avant tout. Ils présentaient le point de vue du détenteur du billet et celui de la banque.
Dans le présent Post, je commente quelque peu le billet lui-même. Il s’agit d’un exemple typique.
Je crois que la meilleure approche serait de lire les 5 photos jointes au présent Post. Ce document est l’outil de communication « marketing » de la banque. Il se distingue d’un autre document qui est le prospectus détaillé règlementaire. Cela serait bien, si vous achetez un billet de lire les deux documents. Je ne commente ici que le premier.
Si vous en êtes à votre premier billet, vous ne comprendrez pas toutes les finesses d’un tel produit sans investir un bon 30-40 minutes et peut-être aurez-vous besoin d’aide.
En première approche, ce résumé est pour le moins « sérieux » et difficile d’accès. Mais si vous devenez un adepte, vous vous y retrouverez facilement. En fait, les 4 rectangles de la page 1 résume bien le billet. D’un billet à l’autre, les mêmes notions reviennent régulièrement.
En général, on fait référence à un indice pour déclencher des évènements. Dans ce cas-ci, l’indice a été mis au point par un fournisseur spécialisé dans le domaine de la fabrication d’indices et nommé Solactive. L’indice vise à reproduire le rendement des banques canadiennes MAIS une fois dépouillé du rendement autrement créé par les dividendes réinvestis régulièrement. Au fond cet indice témoigne du prix en soi des actions des banques canadiennes sans égard aux dividendes.
La valeur de l’indice sera comparée à chaque année avec la valeur de l’indice le jour de l’émission du billet, soit 730 le 5 juin 2023. Si celui-là dépasse celui-ci, alors le billet est remboursé par anticipation avec le capital et le rendement « promis ». Ce fut le cas le 5 juin 2024 avec une valeur de l’indice de 773.
Le billet explique que des rendements sont « fixés » pour chaque période annuelle. Par exemple à la fin de l’an 1, si la valeur de l’indice dépasse la valeur originale, le rendement est de 13.5% de la somme investie. Pour l’an 2, le rendement est de 27% et ainsi de suite.
Il y a également possibilité d’un rendement « excédentaire ». Par exemple, si le rendement de l’indice après l’an 1 s’avérait dépasser le 13.5% « fixé » alors un 5% de plus sur l’excédent de 13.5% serait calculé et serait au bénéfice du détenteur. Cela ne fut pas le cas car (773-730) /730 = 5.9 % qui est bien inférieur à 13.5%.
Le billet présente une protection importante concernant le capital souscrit. En effet si le rendement de l’indice à la septième année (présumant que le billet n’a pas encore été remboursé) est sous la barre de 730 sans être sous 70% de 730 = 511 alors la banque remet le capital au détenteur mais sans rendement toutefois.
Sous la barre de 511, le détenteur est complètement à la merci du rendement négatif de l’indice et aucune protection n’entre en scène. Ultimement, le détenteur peut tout perdre ou du moins une grande proportion de sa mise.
Il y a une mise en garde : ce billet n’est pas assuré en vertu de la Loi sur la Société d’assurance-dépôts du Canada. Il ne doit pas être vu comme un placement garanti.
Le billet présente plus loin quatre scénarios avec les calculs afférant, ce qui permet au détenteur d’explorer les limites de la patinoire, si vous me permettez l’expression, du scénario céleste jusqu’au scénario funeste. Estomacs sensibles, s’abstenir.
En résumé, les billets permettent à l’investisseur de s’éloigner de sa politique de placement de base en prenant un risque différent et en espérant faire mieux en termes de rendement. Il connait alors les règles du jeu, le pour et le contre, ses engagements et le potentiel. Il accepte de mobiliser des fonds pendant une longue période possiblement.
Perso, il me semble que le handicap majeur est la vie limitée du billet. Si l’investisseur détient les actions des banques « pour très longtemps » au lieu de détenir un billet sur les banques, il a un atout : il peut les vendre que lorsqu’il le juge approprié et même seulement au décès ultimement. Il n'est pas à la merci d'une crise bancaire au jour J. Dans le cas du billet, le jour J est la date de révision de l’an 7 et joue un rôle immense.
Dans le cas de cette personne qui m’a introduit le billet, souvenons-nous que le billet était localisé dans un Régime d’épargnes études dont la vie est quand même assez limitée, d’où l’idée de se dépêcher à faire mieux avant que l’étudiant ait besoin des sous.
Note1 : je vous ai épargné des deux décimales après le point des valeurs de l’indice pour simplifier la présentation.
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Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.
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