LE DIRIGEANT PRINCIPAL EST-IL UN MAGICIEN?Imaginez que vous êtes le président de ABC Inc. depuis cinq ans. Tout va bien, les profits sont importants et augmentent au fil des ans, résultats des efforts de votre équipe sous votre leadership. Commence à apparaitre une faible aura au-dessus de votre tête et plusieurs personnes de votre conseil d’administration et pairs soulignent votre apport et votre sens des affaires. Mais vous savez parfaitement bien que a) les aura s’évaporent rapidement dans la vie b) les résultats comportent une bonne part de chance c) c’est plus difficile de changer l’orientation d’une société lorsque tout va bien et d) vous n’êtes pas magicien. Que faites-vous?
Il y a une responsabilité qui est celle du dirigeant principal et presque seulement lui : décider comment répartir et réinvestir les profits vers de bons projets d’entreprise (les profits qui restent après avoir donné une partie de ceux-ci comme dividendes aux actionnaires). C’est hyper critique car ces sont ces décisions qui seront responsables des profits additionnels de demain. Ce n’est pas facile non plus. Dans une entreprise typique, 50% du capital utilisé viennent de la banque et 50% des actionnaires. Dans le premier cas, la banque demande des intérêts (disons 6% pour illustrer). Dans le deuxième cas, les actionnaires prennent des risques et s’attendent à beaucoup mieux (disons 12% par année pour illustrer). Les projets d’investissement qui utilisent les profits doivent donc franchir la barre de 9% minimum et vous n’avez encore rien fait de bien mieux! L’ensemble de la dette et de l’avoir des actionnaires se mesurent typiquement en milliards de dollars et est appelé le capital investi (capital employed). Il faut choisir parmi des agrandissements de manufactures, des campagnes de marketing, le développement de nouveaux produits, des politiques de prix, l’achat de concurrents, la route vers de nouveaux marchés, des programmes attrayants et motivant pour les employés, la recherche & développement, etc. Dans les faits, les projets devront réalisés des 25%, 40% voire 60% de rendements « internes » pour contribuer solidement à améliorer cet immense capital investi, année après année. Il n’y a pas de facto nécessairement beaucoup de projets intéressants et la pression est grande de « faire quelque chose » donc de se tromper.
Sur votre plateforme de courtage à escompte, l’accès aux rapports de l’analyste MorningStar vous donne une opinion éclairée quant à la capacité de l’entreprise et ses dirigeants à se bien classer dans le rôle de réallouer ses profits (Capital allocation). Il y a trois niveaux : excellent, standard et pauvre. La pharma Eli Lilly and Co, dont je vous ai parlé dans un Post précédent se mérite la cote « excellent ». Oracle qui apparait au Post précédent s’est vu décerner une cote « pauvre ». On retrouve la cote au haut de la première page mais aussi le texte soutenant la cote plus tard dans le rapport.
Pour l’analyste, l’évaluation dépasse le qualitatif. Pour bien se classer, il faut avoir obtenu des rendements très respectables sur les projets. Par exemple, Oracle a investi beaucoup dans l’innovation mais n’a pas réussi à suivre ses concurrents dans l’offre de service de « nuages » (cloud) auxquels un grand nombre d’entreprises présentement font appel. Microsoft, qui est « excellent » à cet égard, fait partie de mon portefeuille mais pas Oracle… Voulez-vous vraiment acheter les actions d’Oracle? Il faudra m’expliquer car il faut d’autres attributs significatifs pour me faire oublier ladite cote pauvre.
Naturellement, dans le choix d’une entreprise, on est enclin à sélectionner les « exemplaires » ou du moins les « standard » et éviter les « pauvres ». Sans en faire un dogme, on peut ainsi mieux choisir et éviter les difficultés. Dans une industrie donnée comme celle d’Oracle, il y a au moins 4 concurrents (suivant le même rapport MorningStar). On les voit tous aligner dans un tableau du rapport. Les meilleurs brillent. Voici donc, l'allocation du capital est le deuxième critère de sélection en addition des avantages concurrentiels.
Il y a d’autres critères dont je vous parlerai sous peu.
Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie. Effectuez des recherches au sein du Blog en tapant un chiffre, un mot, des mots dans le rectangle au haut de la page d'accueil. Consultez les tables de matières, TMA et TMB, en tapant TMA dans le rectangle et en imprimant ces tables.
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