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3) Le chemin de la prospérité.

Dernière mise à jour : 27 août 2023


La fiscalité pour tous. Devenir fiscaliste n'est probablement pas dans vos projets. Cependant, il peut être très utile de s'équiper de quelques notions de fiscalité au cours de la vie. Pourquoi? Tout en respectant totalement les lois, vous voulez vous assurer de payer votre dû en impôts et seulement votre dû.

Pour ce faire, rester alerte et informé afin d'éviter d'aider votre pays plus qu'il ne faut! Si vous négligez cette dimension, alors je vous remercie de vos généreux dons au nom de nos CHERS gouvernements. Abordons une première notion: votre taux marginal d'impôt et examinons deux exemples concrets.


Le taux marginal d'impôt et son utilité.

Vous faites des déclarations fiscales au fédéral et au provincial. L'impôt au Canada est progressif. Il y a des paliers comme les marches d'un escalier et plus vos revenus s'élèvent, plus vous franchissez progressivement des paliers supérieurs. Le hic: de palier en palier, le taux d'impôt du dernier palier en pourcentage est supérieur au précédent. Examinez le tableau qui suit.

Le taux effectif en chocolat est le taux d'impôt en % sur l'ensemble de vos revenus. MAIS le taux "marginal" en vert vous informe du taux du dernier palier ou vous êtes retrouvés. Pour une déclaration donnée, par exemple votre déclaration en 2021, si vous aviez gagné un dollar de plus vous auriez payé un impôt de plus de 1$ multiplié par votre taux marginal.

Le salaire moyen d'une personne au Canada en 2021 était d'un peu moins de 60,000$. Si cela était ses seuls revenus, alors son taux marginal était 37.12% même si elle n'a payé que 22.4% sur tout son salaire. Avec un revenu de 1$ de plus, elle n'aurait conservé que 63 cents.

Au Canada, les personnes affichant les plus hauts revenus paient plus que 53% en impôts et ne conservent que 47% du fameux "dollar marginal" de revenu.

Le taux marginal mérite notre respect car il est impliqué dans beaucoup de nos décisions.

Je vous donne deux exemples plus loin.



Un premier exemple: une fiducie testamentaire. Plus d'argent pour les héritiers de mon père.

Je suis liquidateur testamentaire pour donner suite au décès de mon père l'an dernier. Après la date du décès, si des revenus sont réalisés sur les placements de la succession, ces revenus doivent être déclarés par la fiducie "testamentaire" sous la gouverne du liquidateur qui se doit d'agir "en bon père de famille" pour les héritiers. Il y a deux avenues. La fiducie peut produire une T3 (et TP-646) et payez les impôts pour la succession et remettre le reste aux héritiers. À noter qu'une T3 est différente d'une T1 pour les particuliers ou une T2 pour les compagnies. Ou encore la fiducie peut émettre des relevés T5 (et Relevé 3) destinés aux héritiers et ne pas faire de déclarations T3 (TP646). J'aurais aimé éviter de produire des déclarations T3 / 646.

Une fiducie ne présente qu'un seul palier d'impôts soit 30% moins l'abattement du Québec, ce qui donne 27.52%. Le prochain dollar de revenus est toujours à 27.5%. Comme les revenus de la fiducie sont d'environ 6,000$, le liquidateur paiera les autorités et il restera 4,350$ pour les héritiers.

Il y a deux héritiers. Le taux marginal d'impôt de ces héritiers est d'au moins 47%. Si la fiducie émet des feuillets, il restera 3,180$ "dans les mains des héritiers" car ces revenus sont "en plus", sont "marginaux" à leurs situations de départ personelles. Bref, le liquidateur doit produire les déclarations T3/646 car il restera 1,170$ plus de sous pour les héritiers.

Un autre exemple suit le présent texte.


Un deuxième exemple de distribution d'un régime d'épargnes d'études.

Un étudiant vit chez lui et n'a aucun revenu. Il fait ses déclarations mais avec taux effectif = taux marginal = 0%.

On lui propose un choix. A) il prendra 50,000$ l'an 1 et 50,000$ l'an 2. Comme il s'agit de la partie de son REEE qui vient des rendements, il doit déclarer les sommes comme des revenus imposables. Dans le cas B), il pourra prendre 105,000$ mais doit attendre l'an 2 et ne recevra rien l'an 1. À première vue, il se dit que 105,000$ s'est bien mieux que 100,000$ d'autant plus qu'il n'a pas besoin de ces sous de toute façon. A-t-il la bonne stratégie?

Dans le cas A) il "nivelle" son taux marginal en répartissant les revenus également sur deux ans. En fait, il tirera une somme après impôt de 80,500$. Dans le cas B) plusieurs dollars se retrouvent dans un palier supérieur d'impôt (ayant même un taux marginal de 45.71%, pensez au dernier 5,000$ en regardant le tableau) et il se retrouvera avec 74,130$, soit 6,370$ en moins. Certains pensent que de repousser le moment ou on doit payer de l'impôt est une stratégie toujours gagnante. Notre étudiant dira "je ne paie pas d'impôt pendant encore une année et en plus je vais chercher 5,000$ de plus". Mais gare au taux marginal qui est "roi". Le fisc te remercie chaleureusement mon cher étudiant. Voilà une première leçon de vie.

Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.

1 Comment


lepine.andre
lepine.andre
Feb 25, 2023

Ces exemples d’application du taux marginal montrent bien la grande complexité de notre systère fiscal.

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