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168) Un produit structuré (billet) sur le banc d’essai. Le point de vue du détenteur.


Vous envisagez d’acheter un billet?  Une personne lectrice de ce Blogue me mentionnait avoir acheté récemment un « produit structuré » souvent appelé un « billet ».


Cette personne a en quelque sorte deux portefeuilles : un premier compte de placements avec support et assistance d’un conseiller financier et un deuxième compte de courtage à escompte que la personne gère elle-même. Elle aime comparer la performance des deux approches et à l’occasion mettre au défi son conseiller.  Qui l’en blâmerait…



Je place son idée originelle dans le contexte. Au sein d’un régime d’épargne-étude, la personne sait qu’elle peut compter sur une longue période de temps avant le décaissement.  C’est un « atout ». De plus, les revenus d’un billet, qui se présentent comme des intérêts aux yeux du fisc, ont une place de choix dans un REEE. Les revenus dans ce régime ne sont pas taxés tant et aussi longtemps que les sous ne sont pas retirés par l’étudiant qui, en général, aura un taux marginal d’imposition faible, sinon nul. C’est un deuxième « atout ».


Présentement, les épargnes sont investies dans des fonds communs.  La personne a demandé l’an dernier au conseiller de lui suggérer des avenues visant à augmenter le rendement d’une certaine portion du portefeuille total, quitte à prendre un peu plus de risques, compte tenu de ses « atouts ».



Dans le passé, pour donner suite à des demandes similaires, le conseiller lui était revenu avec des « billets » qui se sont soldés avec succès à l’échéance. Et à nouveau, le conseiller lui propose un « billet remboursable par anticipation lié à l’indice Solactive Canada Bank 40AR avec protection de 30% » de la BMO et cela en CAD.  Le rendement du billet de 7 ans en question dépend de différents facteurs et l’expectative heureuse se résume à des rendements entre 9.96% et 13.46% par année sur cette fraction du portefeuille que la personne a décidé d’investir dans ce billet. 


Avouons-le, ce sont des rendements enviables lorsqu’on les compare avec des rendements typiques de 7%-8%-9% par année avec la politique de placements discutée dans le présent Blogue ou mieux encore, lorsqu’on les compare avec ceux de fonds communs souvent handicapés d’un frais de 1% à 2% par année.


Dans le présent Post, je débute en parlant de « l’expérience-client ».  J’insiste parce que ces billets « ne sont pas pour tout le monde ».  Dans le cas de cette personne, c’est le conseiller qui a fait les efforts de localiser des billets acceptables pour son client, de les analyser, de les évaluer au regard de la tolérance aux risques du client. Il est possible d’accéder à des billets depuis sa plateforme de courtage à escompte, mais encore faut-il être capable de comprendre et de choisir en toute connaissance de cause.


Pour cette personne, il a fallu également accepter de « mobiliser » la somme impliquée pour une longue période de temps contrairement à investir dans des actions dont on peut disposer à tout moment.


Le billet sera expliqué plus en détail dans un Post suivant. Il est basé sur un indice regroupant le prix des actions des banques canadiennes (avec modifications au niveau de l’indice, soit la raison du « 40AR » dans le billet).


Pour le propriétaire du billet, je résume sa situation comme un enjeu de probabilités.  Il y a 4 scénarios possibles pour cette personne.

a)      Une perte de son capital.  Ce cas est très peu probable.  En effet, il faudrait une performance désastreuse des six banques simultanément (il est avantageux d’avoir un indice diversifié dans plusieurs banques plutôt que le prix de l’action d’une seule banque) ET EN PLUS, un « timing » catastrophique ou cette performance coïnciderait avec la date d’échéance, soit le 5 juin 2030.  Imaginez une autre épidémie.  Même dans ce cas, une solution du côté perso serait d’acheter les banques sur marge ailleurs pour « compenser » avec le programme Pépites d’Or.


b)      Un rendement paradisiaque. Dans ce cas, suivant le billet, un « rendement spécial et additionnel » s’ajoute au rendement « fixé ». Ce cas est peu probable également.  Comme le rendement de cet indice modifié est dépouillé des dividendes des banques (l’effet du 40AR), il faudrait des conditions spectaculaires pour que ledit indice dépasse l’expectative des 13.5% par année avant de se mettre en scène pour procurer un « rendement spécial » au client.


c)      Un scénario ou le capital est conservé mais ou il n’y a pas de rendement. Ce scénario est peu probable également.  S’il se produisait, au moins, le capital n’est pas perdu. Ce qui serait perdu serait le coût de renoncement à un autre placement plus payant. Analysons en détails.

Le billet est évalué à sept occasions, soit après un an, deux ans, trois ans, etc. jusqu’à la septième année. Si l’indice aux jours précis de ces sept évènements dépasse sa valeur au départ lors de l’achat, le billet est racheté automatiquement par la BMO et le rendement promis est payé en sus.

Il faudrait donc être énormément « malchanceux » pour qu’à sept reprises sur une si longue période de temps, l’indice, qui lui-même est un mix de plusieurs banques soit resté « sous l’eau ».  Examinez les graphiques du prix de chacune des banques sur des périodes de 7 ans dans le passé.  Oui, il y a des excursions significatives dans les prix des actions.  Mais tenez compte aussi de l’effet du regroupement de plusieurs banques dans l’indice : une banque peut vivre une mauvaise passe mais une autre aura des succès coïncidemment.   Bref, le scénario est possible mais peu probable.


d)      Ceci laisse un scénario qui se révèle probable : l’indice va tôt ou tard dépasser la valeur de l’indice au départ, ce qui enclenchera le rachat du billet par la BMO et le paiement du capital ainsi que le rendement promis.  Notez que ce scénario n’est pas un « coup sûr ».  En effet, l’indice ne bénéficie pas des généreux dividendes des banques dans son calcul, soit l’effet du 40AR qui réduit l’indice de 40 « points » à toutes les années.  Une façon simple d’envisager cet indice est que le prix des actions des banques en soi (ignorant l’avantage des dividendes) doit être performant au fil des années si on veut voir cet indice excéder sa valeur au départ.

Par ailleurs, au sein de ce scénario, il faut envisager sérieusement que la vie du billet risque de ne jamais se rendre à sept ans avec un rembours du capital PLUS un rendement de 94.5% du capital à la fin.  C’est qu’au cours des sept évaluations, il faudrait que pendant les six premières années, l’indice sous performe pour triompher finalement le jour de l’échéance ultime après sept ans. Possible mais peu probable.

 

En résumé, on s’attend que le scénario probable d) se produise et cela, avec rachat plus tôt que tard dans la vie du billet.  Oui, on aura un bon rendement mais probablement sur un moins grand nombre d’années que désiré.


Dans les faits, c’est exactement ce qui s’est produit en juin 2024 lors de l’évaluation à la fin de l’an 1. L’indice a été quelques 5.9% meilleur que sa valeur au départ en juin 2023 et cette personne s’est vu remettre le capital plus 13.5% du capital.  C’est un évènement heureux parce que la promesse s’est matérialisée.  Avouons-le cependant, c’est moins excitant que si le billet avait payé un 40.5% après trois ans par exemple ou même un 94.5% après sept ans…  Mais c’est la nature du billet.  Il est « rachetable » par la BMO.


Qu’en est-il du coût de renoncement? Voici deux exemples.

Je crois comprendre de cette personne que son conseiller lui propose des fonds « équilibrés » soit une proportion d’actions typiquement de 60% et une proportion de revenu fixe ou obligations typiquement de 40%.


Le fonds « équilibré » XBAL de Blackrock, entre le 5 juin 2023 et le 5 juin 2024 a montré un rendement de 11.5% plus dividendes de 2.5% pour un total de 14%.


Une alternative plus typique au présent Blog serait le fonds XSP en CAD.  Pour la même période, le rendement de XSP a été de 23.7% plus dividendes de 1.0% pour un total de 24.7%.


Que penser de tout cela?  Les atouts (le temps et la fiscalité) sont des attributs qui ont une très grande valeur à mes yeux d’investisseur. Avec une paire d’as dans ma manche, toutes les options me sont permises.


Dans le prochain Post, je vais tenter de donner le point de vue de la BMO, tentative périlleuse!


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Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.




 

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