FAUT-IL INVESTIR DANS LES MARCHANDISES (COMMODITIES)?
Si vous le désirez, tenez pour acquis que la réponse à la question est NON et retournez à vos occupations. Si vous ne comprenez pas la question alors prenez quelques minutes pour au moins saisir l’enjeu.
Une marchandise, mieux connue en anglais par « commodities », est typiquement un produit plus ou moins raffiné. Voici des exemples. L’or est une marchandise qu’on peut facilement acheter sur les marchés et célèbre pour la diversification d’un portefeuille. Par extension, vous pourriez investir dans le Platine, le Rhénium, les métaux précieux comme on dit. Ou encore vous pourriez investir dans le pétrole, le blé, le café, le jus d’orange, le maïs et même dans le porc!
Il n’y a pas de « commodities » dans la politique de placement et je crois bien, qu’il n’y en aura jamais.
Au cœur de cette exclusion, la raison est qu’il s’agit d’actifs non-productifs. Les commodities ne paient pas de dividendes à partir de profits obtenus sur des services rendus ou des biens fabriqués pour les besoins des consommateurs.
Si vous désirez profiter avec une marchandise comme l’or, vous devez attendre que (1) les autres y voient un prix supérieur à celui que vous avez payé et (2) qu’ils soient prêts à vendre, c’est-à-dire qu’ils anticipent que le prix va baisser. Relisez la dernière phrase… Anticiper les milliers de variables en jeu, l’humeur des millions de participants, est-ce bien raisonnable?
Les actifs productifs, quant à eux, sont le domaine des sociétés comme un banque, un commerce. Si vous désirez participer aux succès des actifs productifs, vous achetez la compagnie pour son mérite. Oui, vous achetez la compagnie tout entière même si vous n’achetez que quelques actions de celle-ci sur les marchés boursiers.
Tous les actionnaires ont les mêmes droits toute proportion gardée. Des milliers d’employés et une équipe de direction travaillent pour vous! À tous les jours!
Dans une vie précédente, j’ai déjà été responsable de projets dans le domaine des commodities, notamment les produits pétroliers. Je prends la liberté d’en parler en vous précisant de surveiller le côté « gestion de risques » dans le texte qui suit.
De quoi s’agissait-il? Dans ce domaine, il y a une notion appelée « crack spread » c’est-à-dire l’écart entre le prix des produits raffinés comme l’essence et le diesel et le prix de la matière première, soit le pétrole brut.
Cet écart est la force motrice des profits d’un raffineur. Vous pouvez faire des sous en étant proprio de raffineries comme Valero (VLO à New York). VLO achète le pétrole brut, le raffine en produits finis et les vend, idéalement, alors que le crack spread est grand. Ceci engendre de grands profits.
L’idée (la stratégie) dans ce domaine est de raffiner de grands volumes à tous les jours et de trouver le moyen d’acheter des bruts peu dispendieux et difficiles à valoriser. Vous les valorisez avec des équipements sophistiqués et une équipe intelligente et expérimentée.
Vous pouvez aussi faire des profits avec les contrats à terme qui imitent le « crack-spread » virtuellement. En fait, en novembre de l’année présente, vous pouvez prendre des positions crack-spread pour le futur comme les mois de janvier, février et mars de l’année qui suit. Avec ces contrats, vous pouvez « verrouiller » vos profits durant ces trois mois.
C’est un peu comme l’agriculteur qui sécurise la vente de son blé à l’automne à prix raisonnable alors qu’il vient de débuter la saison estivale.
Avec cette approche, beaucoup de profits furent réalisés lorsque la saison froide n’a pas été finalement aussi froide qu’elle aurait pu l’être et parce que des profits furent verrouillés à l’avance en novembre grâce aux contrats à terme. (Les traders de New-York, qui prennent le train pour aller travailler en novembre ressentent le froid qui se saisit de la ville et "voit" venir le prochain hiver comme très froid. Les contracts à terme de janvier reflètent leurs opinions collectives. C'est le moment de verouiller...).
Gestion de risques. Premièrement, il s’agissait des sous de la société et non de mes propres sous. Bien sûr, en prenant des positions pour l’avenir afin de profiter davantage qu’autrement, je mettais en jeu ma réputation personnelle avec ces projets « profit improvements ».
Mais pour limiter les risques, deuxièmement, j’utilisais les probabilités. Je me permettais de prendre des positions seulement lorsque la stratégie avait d’excellentes chances de réussir. En fait, cette stratégie ne pouvait échouer que dans une fois sur 20. J’avais bien évaluer tous les tenants et aboutissants de cette approche historiquement.
Troisièmement, si je ne pouvais pas « verrouiller » des profits avec une approche pratiquement garantie, je m’abstenais.
Beaucoup de profits additionnels furent obtenus avec cette tactique. Mais prenez note combien la gestion du risque était au cœur de la stratégie. Celle-ci était combinée avec une connaissance du domaine sur plus de 20 ans.
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Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissment dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.
Cette approche vous rappelle peut-être celle des Pépites d’or du présent Blogue. J’y obéis aux mêmes précautions de gestion de risque.Alors si vous décidez de « prendre des positions » avec l’or par exemple, je serais tenté de m’informer sur votre expérience dans le domaine et surtout sur votre gestion de risques.Une statistique au sujet de l’or vient de Jeremy Siegel, auteur du livre Stocks for the Long Run.Selon ses calculs, 1$ investi dans l’or en 1801 vaut 127$ aujourd’hui. Mais 1 $ investi dans les actions américaines vaut aujourd'hui 42 millions $. |
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